Une journée (presque) normale au bureau à Guangzhou

Aujourd'hui une nouvelle journée, presque normale, à l'atelier PetitQ mais on sent toujours les effets de l'épidémie. On a un niveau de stress très élevé en ce moment car depuis le confinement les gens ont apparemment autre chose à faire que d'acheter des dessous coquins.

Pour nous, en Europe c'est la dégringolade des ventes et ça commence à faire beaucoup. Vous savez que pour nous l'épidémie a commencé au mois de janvier, qu'on n'a pas pu expédier de nouveautés et donc les ventes avaient commencé à baisser. Depuis que nos couturiers ont repris, qu'il faut donc verser les salaires, avec l'épidémie qui a envahi l'Europe, les tarifs d'expédition ont triplé et comme je le disais depuis le confinement très peu de ventes en Europe.

On essaie donc de réorienter la production pour vendre plus en Asie comme ici on touche le bon bout mais aujourd'hui deux de nos employés nous ont dit qu'ils partaient en vacances pour la Fête des Tombes, l'équivalent de la Toussaint, on ne peut donc pas encore produire ce qu'on devait. On ne sait pas exactement quand ils vont revenir, cette année, nettoyer les tombes peut prendre du temps...

Pour dire que tout rentre dans l'ordre, aujourd'hui c'est notre employée du Hubei (la région de Wuhan) qui est enfin revenue. Je dis enfin mais de payer une couturière en plus ne nous arrange pas trop financièrement, notre trésorerie a beaucoup baissé puisqu'on doit payer depuis janvier sans faire rentrer beaucoup d'argent. En plus à peine arrivée il a fallu qu'elle appelle le réparateur pour sa machine à coudre, sûrement de ne pas avoir servi pendant 3 mois et l'humidité, et voilà encore un petit billet ! On espère qu'on pourra vraiment la garder, on avait vraiment besoin d'une autre couturière avent cette épidémie mais dans cette conjoncture économie ça nous fait vraiment peur. Les autres couturiers n'étaient pas très chauds pour son retour comme elle vient du Hubei et se demandaient même si on devait la garder. Ils savent que la periode est difficile, que des usines sont à l'arrêt mais la pauvre a vécu 3 mois horribles, on ne se voit pas de la renvoyer une fois revenue. On va faire encore plus attention aux dépenses.

Une conséquence du retour de cette couturière, comme elle vient du Hubei, nous devenons à risque, et allons passer du vert au orange sur l'application qui évalue notre risque de contamination. On pourrait être refusés pendant au moins 2 semaines de certains endroits, de la gym par exemple, ou même de quartiers.

En photos vous nous voyez essayer des prototypes (pour rien puisque notre couturière en chef est partie en vacances), prendre le metro et le monde qui est revenu, les marchands ambulants de fruits dans la rue, la préparation des commandes pour les Etats-Unis et l'Australie.