News gays en vrac

L'ouvrage collectif «Gay Travels in the Muslim Word» traite, comme son nom l'indique, de l'homosexualité dans le monde musulman. C'est-à-dire dans des pays où elle est le plus souvent interdite, voire punie de mort. Paru fin 2007, ce livre vient d'être traduit en arabe. Michael Luongo, qui en est à la fois le coauteur et l'éditeur, s'en réjouit : «C'est le premier livre gay à être traduit en arabe, après avoir été d'abord imprimé en anglais.»

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Petit problème, pour rendre le terme «gay», le traducteur a utilisé un vieux terme arabe qui signifie à la fois homosexuel et... pervers. Les «Voyages gays dans le monde musulman» sont donc devenus des «Voyages pervers dans le monde musulman». Un glissement de sens qui risque de rendre la promotion du livre au Moyen-Orient assez délicate. «Vous vous imaginez vous présenter comme un pervers devant toute une foule !» a déclaré Luongo dont la tournée promotionnelle en Israël, au Liban et en Jordanie est prévue pour octobre. Et de poursuivre : «Jusqu'à présent, j'ai évité la fatwa, bien que, d'après ce qu'on m'a dit, les Taliban ont créé un site web qui condamne le livre. Mais avec ce nouveau titre, qui sait ?»

Bien qu'il ait demandé en vain à l'éditeur arabe de changer la traduction du mot, il prend toute cette affaire avec philosophie : «Il faut se souvenir qu'il y a quarante ans, aux Etats-Unis, on parlait de "pervers", et pas encore de "gay".»

Source : Nouvel Obs




Les gays sont déçus par Obama

A 28 ans, le lieutenant Dan Choi est la fierté de ses subalternes. Diplômé de la prestigieuse académie militaire de West Point, vétéran d’Irak, arabophone, et chef de peloton de la Garde nationale, à New York, son CV est irréprochable. A une exception près. Ce fils de pasteur sud-coréen est gay et n’a plus l’intention de le taire.

En mars, Dan Choi est sorti du placard à la une du Army Times et sur la chaîne de télévision MSNBC. Comme 265 autres militaires avant lui, qui, depuis janvier, ont osé révéler leur orientation sexuelle, ou ont été dénoncés, le jeune lieutenant vient d’être prié de rendre son uniforme. Sa faute tient en trois mots - «Je suis gay» - qui lui ont valu d’être radié. L’armée ne lui a pas laissé le choix. «Acceptez la radiation ou le procès», tel était l’ultimatum de son employeur.

«Le silence est inacceptable, inexcusable», confie Dan Choi, qui a tenté à 19 reprises de rallier ses parents à sa cause. En vain. «Ils ne l’acceptent pas, et ne sont pas près de le faire», regrette-t-il. Plus de 140 000 personnes ont eu beau envoyer au président Obama une pétition contre sa radiation, annoncée il y a peu, rien n’y a fait.

Depuis 1993, la loi «Don’t ask, don’t tell» (On ne demande pas, et vous ne dites rien) autorise les gays et lesbiennes à intégrer l’US Army, à condition de ne pas révéler leur homosexualité. Un compromis auquel Bill Clinton a cédé sous la pression du Pentagone et du Congrès, à défaut de les convaincre d’abolir l’interdiction faite aux homosexuels de servir dans l’armée. «Savoir que l’on juge nos soldats sur leur vie privée et non leurs qualifications professionnelles n’a rien de rassurant au moment où notre armée est investie sur deux fronts», s’insurge Jennifer Chrisler, présidente de l’organisation de défense des familles gays, Family Equality Council. On estime à 65 000 le nombre d’homosexuels qui servent dans l’armée (sur plus d’1,4 million de soldats), et parmi les 12 500 militaires gays radiés depuis l’entrée en vigueur de la loi, 800 assumaient des fonctions stratégiques (médecins, pilotes ou agents du renseignement), certains parlant l’arabe ou le farsi.

Boycott. En pleine période anniversaire de la révolution gay de Stonewall (du nom du bar new-yorkais d’où est parti le mouvement en 1969), la mobilisation en faveur des droits des homosexuels connaît un nouvel élan aux Etats-Unis. Barack Obama, à peine élu, s’était engagé à mettre fin aux mesures discriminatoires, dont l’obligation de silence dans l’armée. En 1993, Clinton avait le soutien de 57 % des Américains. Aujourd’hui, 75 % souhaitent l’abrogation du «Don’t ask, don’t tell». Mais devant la lenteur de l’administration à passer à l’acte, des dizaines de donateurs gays, déçus, ont boycotté, le 22 juin, le gala annuel de levée de fonds pour le Comité national démocrate, dont le droit d’entrée s’élevait à 30 400 dollars (21 800 euros).

Quelques jours avant, la Maison Blanche avait pourtant fait un geste en leur faveur, autorisant les partenaires homosexuels d’employés fédéraux à bénéficier de certains de leurs avantages (assurance de prise en charge à long terme en cas d’invalidité permanente, congé pour s’occuper de leur partenaire ou enfants en cas de maladie…). Toutefois, la couverture de santé complète et l’assurance-vie restent exclues par le Defense of Marriage Act, loi qui, depuis 1996, interdit de reconnaître au niveau fédéral les mariages entre personnes de même sexe (légalisés dans six Etats).

Soucieux d’apaiser la grogne, Obama et son épouse, Michelle, ont accueilli, fin juin, plus de 250 leaders gays à la Maison Blanche. «Obama a prouvé ses talents d’orateur sur des sujets comme la question raciale, l’avortement et le monde arabe. Nous attendons maintenant de lui un discours passionné sur l’égalité des droits», lâche Jennifer Chrisler.
Source : Libération (on ne rigole pas)

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